Et si nous échangions ?
Tich Nhat Hanh
La conscience du tréfonds est comme un studio où sont projetés en permanence les films de notre passé, un lieu où nous conservons le souvenir de nos expériences traumatisantes et douloureuses. Même si nous savons que le passé est révolue, ces images sont toujours là.…
Nous avons tous tendance à être emprisonné dans le passé. Nous savons qu’il n’est plus là, que nos souvenirs ne sont qu’un film, des images appartenant au passé, et pourtant le film est toujours projeté. Et, à chaque séance, nous souffrons à nouveau.
Supposons maintenant que nous soyons au cinéma assistant à la projection d’un film. Assis dans notre fauteuil et regardant le film nous pouvons croire que l’histoire qui se déroule sous nos yeux est la réalité. Nous pouvons même nous laisser toucher au point de verser des larmes. La souffrance est réelle, les larmes sont réelles. Et pourtant l’histoire ne se déroule pas maintenant ce n’est qu’un film.
À présent suivez moi et approchons nous de l’écran, touchons le… Que constatons nous ? Il n’y a personne ici, il n’y a que de la lumière projetée sur l’écran…
Il est essentiel d’être conscient que l’enfant intérieur est toujours là, prisonnier du passé, et qu’il nous appartient de lui venir en aide. Assis de manière stable, établis dans le moment présent, parlons lui : « Cher petit frère, chère petite sœur, je tiens à ce que tu saches que nous avons grandi. Aujourd’hui, nous sommes parfaitement capable de nous protéger et de nous défendre par nous-mêmes. »
Tich Nhat Hanh, maître Zen : Prendre soin de l’enfant intérieur/ faire la paix avec soi.